Eric Hansen - Créateur de Livres audio

Dans la famille Matheson, je demande le fils ! Un homme au sommet de l’échelle sociale, gorgé d’ambition et animé par un désir de revanche, se lance un défi: accomplir en pleine foulée, 80 km. À chaque étape de sa course, ses pensées s’envolent. Entre réflexions simples et règlements de comptes envers ceux qu’il méprise, l’homme repousse ses limites tout en justifiant celles qu'il impose aux autres. Mais rapidement, son corps lui échappe. Un phénomène étrange se produit. Sa fin s’annonce inéluctable… Un texte magnifique ! 

Lorsqu’en 1966 Philip K. Dick se demandait si les androïdes rêvaient de moutons électriques, l’initiateur de Blade Runner adoptait un point de vue philosophique sur la quête d’humanité éclairée par l’empathie, dans un monde où la frontière entre humains et réplicants tendait à disparaître. Deux ans plus tard, un autre écrivain de renom, Damon Knight, posait les mêmes questionnements, mais sous un angle plus concret, pour ne pas dire scientifique : les androïdes rêvent-ils de devenir des humains améliorés ? Créer un robot à l’image des humains lui confère-t-il l’humanité ? On pourrait croire que l’empathie en est la clé. Et si les machines rêvaient simplement de ce qui compose leur nature propre : des circuits, des flux d’informations, des contraintes mécaniques et une logique physique, sans référence aux émotions humaines. Tout comme dans la nature, la ressemblance physique (phénotypique) ne suffit pas à affirmer que deux êtres appartiennent à la même espèce. 

Vous êtes de plus en plus nombreux à suivre la chaîne et à partager votre passion pour la science-fiction et le fantastique. Et cela ne se limite plus à l’espace francophone : certains d’entre vous nous rejoignent désormais depuis des régions où le français n’est pas une langue naturellement pratiquée. L’exploit est d’autant plus remarquable que j’ai choisi de ne pas faire traduire ma voix par YouTube. Un grand merci à vous ! L’Italie sera donc une nouvelle fois à l’honneur grâce à Gustavo Gasparini, auteur de "Menace Occulte". Un récit si bien construit qu’il se présente presque comme un hommage aux nouvelles publiées dans Marvel ou Weird Tales, ainsi qu’à Henry Kuttner, ami de Lovecraft et, plus tard, de Richard Matheson et écrivain de génie, trop tôt disparu (comme s’il avait été rattrapé par les malédictions décrites dans ses propres romans et nouvelles). Deux hommes font connaissance dans un pub de Soho. Le premier, en état d'ébriété, alerte le second d’un terrible danger : des êtres capables d’usurper l’identité des humains seraient en train de les remplacer et de menacer d’extinction l’espèce humaine. Associé à un scientifique nommé Beinster, il serait à l'origine de la création en laboratoire de ces "body snatchers" (voleurs de corps). 

Bientôt, l’intelligence artificielle aura dépassé celle de l’homme, au point de lui dicter ses pensées et ses gestes comme le ferait un cerveau biologique. Pas totalement, toutefois, car le génie artificiel offre à l’homme… son libre arbitre. Tsuyoshi Shimizu, salaryman nippon sans histoire, se retrouve entraîné dans une aventure qui le dépasse après avoir obéi aux consignes de son pokkecon, dont l’enjeu est un Maneki Neko aux pouvoirs et à la puissance formidables. Dire comment et pourquoi le FBI cherche à l’arrêter , ou que l’avenir et le bonheur de l’humanité sont menacés par ceux-là même qui prétendent la sauver, serait déjà trop en révéler. Bien sûr, le Japon servant de décor à cette nouvelle de Bruce Sterling n’existe pas. Pourtant, les codes et les usages qui y sont décrits sont bien réels et m'ont fait bien sourire... J’ai beaucoup aimé cette histoire. Je vous laisse la découvrir. 

Écrite au début des années 1950, en pleine guerre froide, "La Crypte de Cristal" transpose les thèmes de l’espionnage et de l’engagement dans un univers de tensions interplanétaires. Philip K. Dick situe son récit à bord d’une navette transportant les derniers Terriens fuyant Mars, alors que la guerre entre la planète rouge et Terra (entendez la terre) menace d’éclater. Lorsque un officier martien monte à bord pour traquer trois saboteurs liés à la mystérieuse disparition d’une cité martienne, l’atmosphère se tend brusquement. Les passagers sont interrogés, leurs réponses passées au détecteur de mensonges. Saboteurs, résistants ou terroristes ( selon les points de vue ), qui sont-ils ? Derrière les visages en apparence innocents, se dissimulent des intentions beaucoup plus sombres. Un texte magistralement bien écrit, au dénouement inattendu. 

Exerion est (ou plutôt était) un jeu d’arcade de tir japonais développé par JALECO au début des années 1980. Les joueurs y contrôlaient un vaisseau spatial dont l’inertie leur permettait d’éviter les tirs ennemis, de riposter et de détruire leurs adversaires afin d’accéder au niveau suivant. Un jeu presque préhistorique, si on le compare aux univers de réalité virtuelle évoqués dans le récit de Pablo Castro Hermollisa "EXERION": dans un futur indéterminé, un homme attend l’arrivée de la police venue l’arrêter pour avoir pénétré dans les archives de la junte au pouvoir et découvert les noms de celles et ceux que la dictature a emprisonnés, torturés et fait disparaître. En attendant ses bourreaux, il entame une dernière partie d’Exerion, dont les codes et niveaux cachés l’aideront, peut-être, à échapper à ses geôliers. 

Faut-il encore présenter Isaac Asimov ? Absolument, oui. Car si le maître de la science-fiction est avant tout un conteur hors pair, à l’écriture fluide et accessible même pour nous autres profanes (ceux qui croient qu’ouvrir son MacBook devant la vitrine d’un Starbucks nous propulse directement dans le camp des esprits brillants), il sait aussi pointer du doigt les dérives de ses contemporains, anticipe les dangers à venir et propose, avec intelligence et humanité, des solutions pleines de bon sens.